samedi 12 juillet 2008

35- 11. Les courses à bourricots

Le jeudi, était jour de marché ; il n’y avait pas classe. Nous étions libres, les indigènes descendaient au village y vendre leurs productions, leurs cueillettes, leurs chasses : légumes, caroubes, olives, volailles de toutes sortes, moutons, perdreaux, lièvres. Ils arrivaient tôt le matin avec des choiris pleins à craquer. Ils garaient leurs animaux ânes moutons, mulets, à l’entrée du village ; ce parking était notre lieu de prédilection ainsi que la remise de madame Lévy ; nous y trouvions des amusements à la mesure de notre turbulence.
D’abord, on choisissait un âne à notre taille, il y avait un choix considérable ; après un essai sur son humeur et ses aptitudes pour le trot ou le galop, et pour répondre aux directives d’une badine, nous partions dans les rues adjacentes organiser des courses de bourricots : de véritables corridas ; d’abord sur les quadrupèdes aux grandes oreilles qui n’étaient pas toujours coopératifs, ensuite, sur nos propres jambes, afin d’éviter de rendre des comptes aux propriétaires ; ces derniers, en fin de matinée, cherchaient leur âne afin de regagner le «douar » ; certains le prenaient en riant, mais d’autres plus agacés nous menaçaient de leur bâton : la matraque, ou même leur couteau
Comme ils avaient raison ! .mais les menaces nous passaient par-dessus la tête et le jeudi suivant nouvelles corridas.

Aucun commentaire: