dimanche 22 novembre 2009

Monique à Béni-Ounif 1947 prologue-épilogue

BENI-OUNIF
1947
PAR MIQUETTE
Table des Matières
1-Prologue; l'expédition de la future couturière: tata Nénette
2-Ounif La maison, la gare, la famille 1946-1947
3- Polo une semaine à Ounif
4-La Vie: les gâteaux secs ;les voisins
5-L'école: une année scolaire avec mon garde du corps
6-Figuig les achats à pieds sur la piste
7- les cadeaux, les bestioles,le chef de Gare et le scorpion noir
8-Le Mariage au « Ksar» les milles et une nuits.je rêve !
9- Le pont du chemin de fer1907et 1947 photos
10 Les débris d'un avion
11- Epilogue
1 PROLOGUE
L'Expédition de la future couturière
Mon Paulo!
Comme tu le souhaitais, je vais esayer de faire appel à mes souvenirs de petite fille, pour te raconter les moments heureux de Béni-ounif.
Tout b'abord, sache que si j'ai une bonne « plume »,je n'ai pas ton talent 'Pagnolesque' pour écrire. D'avance, pardon pour les fautes de français et d'orthographe que je fais, ce sera d'avantage le coeur, que la tête qui guidera ma main.
Je pense que je n'avais que 6 ou 7 ans à l'époque, donc que ce sont des flahs que ma mémoire d'enfant aura retenus.
2 La maison, la Gare, la Famille
Aussi loin que remonte cette mémoire, je revois la gare immense; l'on revoit toujours les bâtiments d'enfance bien plus grands qu'ils ne le sont en réalité. Un vrai fortin de western avec des machicoulis et des meurtrières ouvertes sur des blindages
En bas, les bureaux, le hall, le grand portail: le domaine de notre cher chef de Gare. Travail, surveillance, perfectionnisme, il menait cela de mains de maître....
Au premier étage, notre logement, spacieux, avec ses chambres réservées aux inspecteurs de passage .Bien sûr le domaine de notre chère Maman. Dans sa cuisine, une fenêtre donnait sur les voies. En face, à environ 300 mètres ; l'école mixte avec un cours unique, du C P au certificat d'étude, Chaque fois que je partais, maman se postait là et me surveillait; A mon retour, quelques heures plus tard, , elle était .à nouveau à sa vigie ; nous échangions à distance des gestes, des careses, qui ressemblaient à des baisers ça voulait dire: « je suis là » ne t'inquiètes pas!
Elle gérait ce petit monde avec tendresse et autorité La famille était éclatée:depuis vos départs: toi à Cap-Matifou,, Jeanine à Mostaganem chez tata Nénette pour terminer ses cours de coupe et couture , Raymond , marié à Michelle Mourra à Kénadza en qualité de comptable aux Houillères du sud orannais
Je revois maman , à Pâques, préparer des couronnes ( royicos ). Il y avait une importante communauté juive à Béni-ounif. Elles étaient expertes en cuisine et pâtisserie et Jeannette était à bonne école. Elle montait la pâte posée dans un linge blanc, emmitouflée dans une couverture , le tout posé sur le lit à l'abrit des courants d'air: une merveille pour l'oeil et l'odorat pendant la cuisson; Elle allait les faire cuire au four du boulanger après la fournée de pain; Elle y échangeait des recettes.avec des juives ou des muslmanes
Une fois cuite, elle les stockait dans des boites en fer: une pour Paulo, une pour Jeanine, une pour la maison: J'ai encore en mémoire l'odeur de l'anis et de la fleur d'oranger.
Sur le toit du 'fortin': une éolienne pour l'électricité ( je crois ) ,une échelle métallique intérieure conduisait à une immense terrasse. Nous y montions tous les trois: Papa ,Maman et moi pour y dormir les nuits de canicules; C'était merveilleux sous le ciel étoilé du grand Sud.
Pépère Roquefère se retirait dans son grand jardin, derrière la gare ,à l'ombre d'immenses palmiers dattiers: il m'expliquait le « mariage des palmiers »?.: Polynisation
A une certaine période de l'année, le début du printemps, je crois ,Papa embauchait un indigène, un « fellah »; Celui-ci, muni d'une serpette grimpait aux coeur des palmiers où des grappes de fleurs blanhes pendaient dans l'attente de cette cérémonie: il prélevait le pollen des uns pour le déposer sur les autres et ainsi de suite.... Quelques mois plus tard, les branches ployaient sous le poids des régimes de dattes , gorgés de sucre, de soleil et murs à point
3 Paulo: vacances de pâques Une semaine à Béni-Ounif
Mon père est nommé à Béni-Ounif , il est Chef de Gare, je suis élève à l'E N P A Monique a 6 Ans J'ai 18 ans. La gare est construite comme un Fort avec des meurtrières et une éolienne pour l'électricité . Cette dernière Couine toute la nuit et le paternel est devenu expert en batteries; je visite les alentours . A quelques centaines de mêtres le village , la garnison ,l'administrateur,l'école où Monique apprend à lire avec les indigènes .Dans un Enclos à proximité de la gare mon père me montre l'épave de l'avion dans lequel a péri le Général « Leclerc »
Il y a un train qui passe et pas tous les jours. Il faut se calfeutrer il fait très chaud le jour et très froid la nuit; j'ai l'impression de débarquer dans un « west-terne sur la lune Quand le train arrive les braves « autochtones » sortent du Ksar ils sont Indolents .Ils admirent la civilisation qui vient de l'horizon. A part l'affection de la famille que je trouve au cours de cette escale, Ounif me laisse un souvenir de sévérité , de vide, d'envie de partir pour retrouver mes projets, mon avenir, mes copains , le foot, mes professeurs. Je mesure la chance que j'ai de continuer l'école et surtout une future sécurité matérielle , la promesse d'un travail pour plus tard, l'assurance de loisirs immédiats. Le train qui me ramène dans le Tell ressemble à « l'ascenseur social » si convoité, à la mode aujourd'hui. Ce voyage à Ounif m'a permis d'avancer, de grandir de réfléchir de quitter l'adolescence et de me rapprocher des adultes Quand j'écris ces lignes, je suis un Sénior arrière grand-père qui souscrit au proverbe: « Les voyages fornent la jeunesse » Aussi, Je m'empresse de retourner à Cap- Matifou pour aller plus loin.
Polo vacances de pasque1947

jeudi 18 juin 2009

Monique à Béni-Ounif 1947 prologue

Table des Matières


1-Prologue; l'expédition de la future couturière: tata Nénette

2-Ounif La maison, la gare, la famille 1946-1947

3- Polo une semaine à Ounif

4-La Vie: les gâteaux secs ;les voisins

5-L'école: une année scolaire avec mon garde du corps

6-Figuig les achats à pieds sur la piste

7- les cadeaux, les bestioles,le chef de Gare et le scorpion noir

8-Le Mariage au « Ksar» les milles et une nuits.je rêve !

9- Le pont du chemin de fer1907et 1947 photos

10 Les débris d'un avion

11- Epilogue


1 PROLOGUE

L'Expédition de la future couturière


Mon Paulo!

Comme tu le souhaitais, je vais esayer de faire appel à mes souvenirs de petite fille, pour te raconter les moments heureux de Béni-ounif.

Tout b'abord, sache que si j'ai une bonne « plume »,je n'ai pas ton talent 'Pagnolesque' pour écrire. D'avance, pardon pour les fautes de français et d'orthographe que je fais, ce sera d'avantage le coeur, que la tête qui guidera ma main.

Je pense que je n'avais que 6 ou 7 ans à l'époque, donc que ce sont des flahs que ma mémoire d'enfant aura retenus.



2 La maison, la Gare, la Famille


Aussi loin que remonte cette mémoire, je revois la gare immense; l'on revoit toujours les bâtiments d'enfance bien plus grands qu'ils ne le sont en réalité. Un vrai fortin de western avec des machicoulis et des meurtrières ouvertes sur des blindages

En bas, les bureaux, le hall, le grand portail: le domaine de notre cher chef de Gare. Travail, surveillance, perfectionnisme, il menait cela de mains de maître....

Au premier étage, notre logement, spacieux, avec ses chambres réservées aux inspecteurs de passage .Bien sûr le domaine de notre chère Maman. Dans sa cuisine, une fenêtre donnait sur les voies. En face, à environ 300 mètres ; l'école mixte avec un cours unique, du C P au certificat d'étude, Chaque fois que je partais, maman se postait là et me surveillait; A mon retour, quelques heures plus tard, , elle était .à nouveau à sa vigie ; nous échangions à distance des gestes, des careses, qui ressemblaient à des baisers ça voulait dire: « je suis là » ne t'inquiètes pas!

Elle gérait ce petit monde avec tendresse et autorité La famille était éclatée:depuis vos départs: toi à Cap-Matifou,, Jeanine à Mostaganem chez tata Nénette pour terminer ses cours de coupe et couture , Raymond , marié à Michelle Mourra à Kénadza en qualité de comptable aux Houillères du sud orannais

Je revois maman , à Pâques, préparer des couronnes ( royicos ). Il y avait une importante communauté juive à Béni-ounif. Elles étaient expertes en cuisine et pâtisserie et Jeannette était à bonne école. Elle montait la pâte posée dans un linge blanc, emmitouflée dans une couverture , le tout posé sur le lit à l'abrit des courants d'air: une merveille pour l'oeil et l'odorat pendant la cuisson; Elle allait les faire cuire au four du boulanger après la fournée de pain; Elle y échangeait des recettes.avec des juives ou des msulmanes

Une fois cuite, elle les stockait dans des boites en fer: une pour Paulo, une pour Jeanine, une pour la maison: J'ai encore en mémoire l'odeur de l'anis et de la fleur d'oranger.

Sur le toit du 'fortin': une éolienne pour l'électricité ( je crois ) ,une échelle métallique intérieure conduisait à une immense terrasse. Nous y montions tous les trois: Papa ,Maman et moi pour y dormir les nuits de canicules; C'était merveilleux sous le ciel étoilé du grand Sud.

Pépère Roquefère se retirait dans son grand jardin, derrière la gare ,à l'ombre d'immenses palmiers dattiers: il m'expliquait le « mariage des palmiers »?.: Polynisation

A une certaine période de l'année, le début du printemps, je crois ,Papa embauchait un indigène, un « fellah »; Celui-ci, muni d'une serpette grimpait aux coeur des palmiers où des grappes de fleurs blanhes pendaient dans l'attente de cette cérémonie: il prélevait le pollen des uns pour le déposer sur les autres et ainsi de suite.... Quelques mois plus tard, les branches ployaient sous le poids des régimes de dattes , gorgés de sucre, de soleil et murs à point

dimanche 14 juin 2009

Ma premiere leçon de conduite au ffour à chaux

Ma première leçon de conduite
Le camion école, Toton Pierre moniteur
Le salaire de la peur
Il devait être 10 heures du matin, l'oncle revenait de Mazagran avec son chargement de belles pierres à bâtir. Le camion encore brûlant stationnait sur l'aire des casseurs pas loin du four à chaux
--Lagrah! Prends la manivelle et décharge le camion . Fais «fissa» je dois descendre au port faire du coke à la compagmie Lebon
Le nez du camion se soulevait au fur et à mesure que l'ouvrier tournait la manivelle. Et la benne prenait une inclinaison qui faisait peser sur les roues arrières la totalité du chargement: le véhicule n'appréciait pas du tout la manoeuvre ; les roues arrières présentaient un gonflement anormal : les ressorts couinaient. Le pneu gauche souffrait d'une hernie, prêt à exploser, j'étais inquiet sur l'issue de l'opération alors que mon oncle et son collaborateur travaillaient sereinement...
Soudain, en l'espace de 2 secondes , un bruit de tonnerre me fit sursauter. Lagrah et le camion disparurent dans un nuage de poussière : j'étais persuadé que le camion avait explosé . Tonton Pierre n'avait même pas lever le tête et l'ouvrier sortait du nuage sur ses deux jambes , la manivelle à la main
-Pedro! Kemel! Emchi! (Pierre ! Fini! Pars!)
Pour du fissa c'était du vite fait; le camion émergea de la poussière, reprit une position horizontale.
-Paulo! Tu viens? Tu veux conduire?
Sans attendre la réponse, il s'installa à droite me laissant le volant; les jambes tremblantes suite à l'explosion . et la leçon commence J' allais avoir 18 ans
-Débrayes!Première! Accélère!Passe la 2ieme !ralentis! Braques!braques! Mais braques! Boum dans le tas de pierre à bâtir: nous avons conduit à 4 mains et 3 pieds et les compliments fusent
Mais tu es « con » ! Je te dis braques et tu ne braques pas !
Mais tonton! Qu'est-ce que ça veut dire braques?
Tu ne sais pas?
Non tonton! Je n ai jamais conduit!
Descends passe à droite je suis pressé! La compagnie Lebon va fermer...
Rien que d'en parler, j'ai encore les jambes qui tremblent.
Quelques années plus tard, l'ingénieur des mines me recalait 2 fois avant de m' accorder le permis A de la conduite automobile. Quand je lui ai dit que j'étais radio navigant d'entretien aux ateliers industriels de l'air à Blida sans la moindre forfanterie: il m'a conseillé poliment :
Au volant, enlevez vos écouteurs jeune homme!
Je l'ai remercié en le quittant car c'est lui qui m'a appris à conduire en 3 fois 30 minutes sans me traiter de « Con » après m'avoir recalé à deux reprises: en ce temps là, les écoles de conduites n'existaient pas et il a encaissé 3 fois les frais d'examen....
le camion à benne de tonton Pierre je l'ai revu plus tard pour déménager vers Karouba ou au Moulin Bigorre pour partir en vacnces à la plage et oublier les chaleurs du Sersou

Le four à Chaux : tonton Pierre

Mon oncle Pierre ouvrait tôt le matin le portail qui séparait l'usine de la cour des miracles. L'activité s'installait lentement. Les tacherons mettaient en place les outils: chacun à son poste de travail Sliman aux grilles et à la bascule, Kadour aux tamis , Djilali, Ahmed, Lagrah au camion, ou au concasseur, ou à la caillasse, ou au tombereau Pendant ce temps tonton inspectait la cuisson à la base du four.
En fonction des saisons et de la qualité de la pierre le nombre d'ouvriers variait. Certains venait avec leur âne. L'Aouello possédait aussi des ânes en cas de besoins pour les chantiers éloignés.
Les Bourricots
Les ânes sont souvent équipés de ''Choiris'' : c'est un double panier en alfa tressée ; placé sur le dos de l'animal il constitue une selle pour porter un homme en amazone; les deux poches constituent un fourre-tout. En tout, la bête peut transporter jusqu à 150 kilos ; une sous- ventrière permet au choiri d'être en équilibre sur son dos quelque soit l'état du chemin, carrossable ou pas. Ainsi équipé l'âne a été longtemps l'outil de la colonisation et mon grand-père l'a utilisé pour transporter la ''Pierre''à l'aide de ''Gouffas'' , en alfa tressés, répartis dans les poches du choiri.
La fabrication de la Chaux
Tonton! J'aimerais que tu m'expliques comment tu fabriques la chaux?
Après un long silence que je n'ai pas su interpréter, le voilà parti se demandant si j'étais sérieux avec ma question .
Paulo!Alors, Tu veux que je t'explique comment on fabrique la chaux..
Oui tonton!
C'est facile! tu regardes! Comme j'ai fait avec mon Père, quand j'étais jeune, et j'ai travaillé
Oui! Mais quel travail tu as fait
J'ai tout fait
D'abord, tout petit, j'ai conduit les bourricots des champs au four à chaux: mon père achetait la pierre sur tas aux vignerons qui « dépierraient ». Ils la rassemblaient au bord des chemins; ou bien elle était gratuite mais nos ouvriers devaient dépierrer et faire les tas aux frais du chaux-fournier. La pierre était rassemblée sur le terrain que tu vois là à 200 mètres du four je conduisais les caravanes de bourricots ou le tombereau. Là , les casseurs la mettaient à la dimenssion d'une orange ici où tu jouais au ballon quand vous étiez petits avec Raymond et Coco. Ils travaillaient assis parterre avec un marteau en forme d'obus et un manche en bois d'olivier pour ne pas avoir mal au bras il remplissaient les « gouffas » les chargeurs mettaient t6 gouffas dans le choiri et le bourricot allait tout seul au four où l 'attendait le chargeur: il mettait une couche de pierres: 30 centimètres et une couche de coke de 30centimètres aussi
Les ouvriers étaient répartis en quatre groupes : les ramasseurs, les transporteurs, les casseurs, les chargeurs. Plus grand, j'ai travaillé dans tous les groupes
Il ne fallait pas qu'il manque de la pierre ou du coke: le four se serait arrété ou refroidi

le four doit marcher à feu continu et il faut une semaine pour le mettre en marche.
C'est la compagnie Lebon qui me vend le combustible: le coke: Demain tu viendras avec moi, je dois faire un voyage de pierre à Mazagran et descendre à la marine pour me ravitailler en coke. L'usine se trouve au port. Dans le temps ,l'Aouello avait 3 fours à Tijdit creusés dans la terre, ils fonctionnaient au bois avec les souches de vignes et les sarments.
Mais tonton pourquoi tu as deux fours?
Oui ! Il faut 2 fours: parce que il y en a toujours un en réparation. En fonctionnement, la pierre qui descend use les parois du four et les pierres réfractaires sont arrachées .Tous les ans, je change de four et je remets en état celui qui est arrêté. Pour faire la jonction, les deux fours marchent ensemble pendant un mois.
Il ne faut pas que je manque de marchandise, sinon, je perds des clients
Les Tamis
Tonton ! Pourquoi Kadour travaille aux tamis? En quoi consiste sa tache?
Il a 2 tamis : Celui à grosses mailles permet de séparer le « mâchefer » de la chaux éteinte ; celui à mailles fines permet d obtenir de la fleur de chaux éteinte qui sert en peinture et comme désinfectant je la vends plus cher. Elle est plus facile à répandre dans les champs
Et le mâchefer???
C'est un Résidu du coke qui ne brûle pas si le charbon qui sert à fabriquer le coke est de mauvaise qualité. La chaux coûte moins cher et elle sert pour construire les cochonnières, les poulaillers, les écuries, les hangars.
Que fais tu du Mâchefer ?
En maçonnerie je le vends comme gravier : c'est un matériau léger, très dur et isolent:vient voir! J'essaie de fabriquer des moellons regarde les moules que j'ai fabriqués...cela me permettrait d'utiliser le mâchefer.
La Chaux éteinte
Comment tu procèdes pour éteindre la chaux?
Je la laisse à l' air une semaine ou deux sous le hangar et elle perd son pouvoir durcissant :elle se délaie bien dans l'eau pour badigeonner les arbres les écuries les poulaillers et l'intérieur des maisons : c'est l'humidité de l'air qui éteint la chaux vive elle sert d'engrais pour les céréales
Et la chaux vive ? Tonton. Explique moi!
Dès qu'elle sort du four, cuite correctement, avec de l'eau et du sable les maçons fond du mortier pour bâtir ou crépir les murs : en 2 jours le mortier durci et devient étanche et imperméable.
La Pierre
Tonton Pierre ! Parle moi de la pierre s'il te plaît!
La pierre, c'est le plus important : elle coûte cher en main-d'oeuvre
Il faut ramasser la pierre calcaire: la pierre à bâtir
Les galets du bord de mer tonton! Tu peux les utiliser pour fabriquer de la chaux? --Non! Non! Ce n'est pas du calcaire; si la pierre est bleue ou grise: elle n'est pas bonne on n'arrive pas à la cuire .Il est interdit de la ramasser: elle appartient au domaine maritime
Comment tu te procures la Pierre?
Les clients qui m'achètent la chaux m'avertissent quand ils ont de la pierre gratuite ou à vendre. Pedro Le mari de Nénette m'aide aussi à en trouver: quand il a un chantier pour « défoncer » un terrain ,il me met la pierre de coté et avec le tombereau ou le camion je la transporte à l'usine. Quand c'était l'aouello qui dirigeait, la pierre n'était pas loin, il y avait des terrains à défricher autour de Mostaganem , il ramenait la marchandise avec des bourricots ,maintenant je vais la chercher à 20 kilomètres . Souvent les cantonniers la récupèrent avant moi pour réparer les routes et consolider les fossés.
Les ramasseurs
Pour les ramasseurs, le plus dur c'est de les faire travailler tout seul: mon père m'a appris comment pratiquer
Tu mets les ramasseurs en ligne avec un « gouffa » chacun, tu mets un ouvrier tous les 10 mètres et ils commencent à ramasser et à porter la pierre au bord du chemin, tu reste à coté d'eux pendant une heure et tu mesures de combien ils ont avancé , en fin de journée , tu mesure de combien ils ont avancé et tu sais s'ils ont travaillé ou pas. Les vieux ouvriers savent comment je pratique et ils donnent la cadence aux jeunes. Les vieux surveillent les jeunes et ils savent que je les reprends à chaque chantiers. Des fois, le bourricot leur appartient et il viennent du «douar »avec .Nos bourricots étaient plus costauds le grand-père les nourrissait mieux et il interdisait qu'ils les piquent .
Comment ça?
Oui! avec un piquant d'aloès , pour que le bourricot marche plus vite, ils le piquaient sur les épaules : regarde bien leur dos, tu verras les blessures infectées et le choiri qui frotte dessus.
Ma première leçon de conduite
Le camion école, Toton Pierre moniteur
Le salaire de la peur
Il devait être 10 heures du matin, l'oncle revenait de Mazagran avec son chargement de belles pierres à bâtir. Le camion encore brûlant stationnait sur l'aire des casseurs
--Lagrah! Prends la manivelle et décharge le camion . Fais «fissa» je dois descendre au port faire du coke à la compagmie Lebon
Le nez du camion se soulevait au fur et à mesure que l'ouvrier tournait la manivelle. Et la benne prenait une inclinaison qui faisait peser sur les roues arrières la totalité du chargement: le véhicule n'appréciait pas du tout la manoeuvre ; les roues arrières présentaient un gonflement anormal : les ressorts couinaient. Le pneu gauche souffrait d'une hernie, prêt à exploser, j'étais inquiet sur l'issue de l'opération alors que mon oncle et son collaborateur travaillaient sereinement...
Soudain, en l'espace de 2 secondes , un bruit de tonnerre me fit sursauter. Lagrah et le camion disparurent dans un nuage de poussière : j'étais persuadé que le camion avait explosé . Tonton Pierre n'avait même pas lever le tête et l'ouvrier sortait du nuage sur ses deux jambes , la manivelle à la main
-Pedro! Kemel! Emchi! (Pierre ! Fini! Pars!)
Pour du fissa c'était du vite fait; le camion émergea de la poussière, reprit une position horizontale.
-Paulo! Tu viens? Tu veux conduire?
Sans attendre la réponse, il s'installa à droite me laissant le volant; les jambes tremblantes suite à l'explosion
-Débrayes!Première! Accélère!Passe la 2ieme !ralentis! Braques!braques! Mais braques! Boum dans le tas de pierre à bâtir:nous avons conduit à 4 mains et 3 pieds
Mais tu es « con » ! Je te dis braques et tu ne braques pas !
Mais tonton! Qu'est-ce que ça veut dire braques?
Tu ne sais pas?
Non tonton! Je n ai jamais conduit!
Descends passe à droite je suis pressé! La compagnie Lebon va fermer...
Rien que d'en parler, j'ai encore les jambes qui tremblent.
Quelques années plus tard, l'ingénieur des mines me recalait 2 fois avant de m accorder le permis A de la conduite automobile. Quand je lui ai dit que j'étais radio navigant d'entretien aux ateliers industriels de l'air à Blida sans la moindre forfanterie: il m'a conseillé poliment :
Au volant, enlevez vos écouteurs jeune homme!
Je l'ai remercié en le quittant car c'est lui qui m'a appris à conduire en 3 fois 30 minutes sans me traiter de « Con » après m'avoir recalé à deux reprises: en ce temps là, les écoles de conduites n'existaient pas et il a encaissé 3 fois les frais d'examen....
le camion à benne de tonton Pierre je l'ai revu plus tard pour déménager vers Karouba ou au Moulin Bigorre pour partir en vacnces à la plage

jeudi 25 décembre 2008

La ville de Tiaret.

Le Rex où Gilberte : l'ainée des orphelines nous conduisait au cinema.
La clinique Mirgon qui a soigné Monique, Raymond, Polo (moi), mémé Jeanne, pépé Camille .

La rue des Girondins. Ou tous les jours pendant deux mois le docteur Tcherepoff venait me soigner de la fièvre typhoide.




La rue Thier où l'on allait au bain maure avec Rachid et où on allait acheter le pain .


La rue Bugeaud où avec Raymond nous allions jouer au billard russe .



vendredi 31 octobre 2008

Mirgon en duel etTchérépoff son témoin nos sauveurs
























Mirgon est blessé mais le duel continue ils font la UNE des journaux:









Le dorteur Mirgon nous a soignés à plusieurs reprises: Homme d'honneur en Duel et un grang chirurgien

1° il a recousu l'index à Miquette

2°il s'est occupé de notre ainé quand il s'est blessé avec sa carabine

3°il a remis mémé Jeanne en état de ses hémoragies qui l'affaiblissaient

4° il a enfin opéré pépé Camille suite au déraillement du train de marchandise Tiaret- Burdeau au cours d' un voyage exceptionel pour le ravitaillement des soldats pendant la campagne de Tunisie

Son complice Tchérépoff le médecin généraliste, son tèmoin en duel, mais celui qui m'a sauvé au cours de l'épidémie de Typhoïde qui qui séviçait pendant la guerre 39 -45

La colonie franco- musulmane vous remercie et plus particulièrement la famille Martinez camille.





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