mardi 16 octobre 2007

24 Le départ d'Arzew pour Turenne1938




Depuis deux ans, mon père est premier au tableau d'avancement. Le mouvement est arrivé dans les gares: Turenne demande un facteur intérimaire donc de l'avancement ; 700 mètres d'altitude : un bon climat pour les rhumatismes de Maman, bonnes écoles, possibilité d'une maison , souvent la neige l'hiver. Allez ! Allons! Cest parti ! !!! Il accepte.
Il faut 2 wagons pour déménager . Nous quittons Arzew en août 1938 tout bronzé Je ne m'étends pas sur Turenne je naurai pas la place . A l'arrivée: un grand wagon nous rend le déménagement?? Camille nous explique que nous sommes passés de la voix étroite C F A à la voix large P L M . Le premier octobre la rentrée des classes les copains sont surpris de notre accent et nous baptisent les deux "Sénégalais" à cause de notre bronzage. Ils ne s'insultent pas en espagnole. Ce sont les premiers mots que nous avons le plus facilemmnt appris.
L'escale durera 3 ans Avec Mr Garcia, madame Amouyal et le célèbre Emmanuel Roblès
Je garde de ces trois instituteurs le souvenir impérissable d'une ferme et affectueuse éducation.
Je demande pardon à Georgette Barthe pour les misères que nous lui faisions au catéchisme
ainsi qu'à l'Abbée François pour les nombreuses absolutions qu'il nous prodiguait.

vendredi 5 octobre 2007

23 le Déraillement

1937 ou1938 Arzew vit de l'alfa, la pêche, la souffrière, la Légion étrangère, la marine: construction navale, l'aéronavale et enfin, les chemins de fer algériens: la villle est active.avec ses trains à voies étroites qui transportent les balles d'alfa qui remontent du Sud- Orannais Mon père, Camille Martinez est cheminot à l'exploitation en qualité de facteur sous les ordres de monsieur Zénataxi, le chef de gare, et de monsieur Fradet le sous -chef. La Gare est l'âme de la ville : on y travaille dur, mon père fait les trois huit,à la P.V.: petite vitesse ou à la G V: grande vitesse. La traction s'active à la vapeur ou au pont roulant. Arzew est un cul de Sac il faut que les hommes d'équipe constituent les trains. Les manoeuvres sont permanantes, mon Père débutant travaille sérieusement il fait l'école du "mouvement" à Oran pour être à la hauteur: il doit assimiler le télégraphe, Technique de pointe, la comptabilité, la tenue d'un guichet voyageurs, et que ça saute disait le Chef!
Heureusement, il y avait les boules tout près sur l'esplanade; le soir venu, la pêche aux Marbrets ou aux Loups : Raymond et moi participions volontiers aux amuements, Mais aussi à la cueuillette des petites dates : les marmailles lançaient des pierrres sur les régimes de dates, on se précipitait; les mures tombaient ainsi que les cailloux qu'on relançait sans s'inquiéter des ramasseurs. Aussi j'ai réussi à prendre un joli projectil sur la tête qui calma ma gourmandise.
Le quotidien fut subitement terni par un grave accident: un matin le train dérailla sur les aiguillages du dépos du coté de la "bassoura" le mécanicien et son chauffeur furent brûlés au troisième degré par la vapeur de la locomotive. La ville entière enterra les victimes les enfants avaient mon âge