vendredi 5 octobre 2007

23 le Déraillement

1937 ou1938 Arzew vit de l'alfa, la pêche, la souffrière, la Légion étrangère, la marine: construction navale, l'aéronavale et enfin, les chemins de fer algériens: la villle est active.avec ses trains à voies étroites qui transportent les balles d'alfa qui remontent du Sud- Orannais Mon père, Camille Martinez est cheminot à l'exploitation en qualité de facteur sous les ordres de monsieur Zénataxi, le chef de gare, et de monsieur Fradet le sous -chef. La Gare est l'âme de la ville : on y travaille dur, mon père fait les trois huit,à la P.V.: petite vitesse ou à la G V: grande vitesse. La traction s'active à la vapeur ou au pont roulant. Arzew est un cul de Sac il faut que les hommes d'équipe constituent les trains. Les manoeuvres sont permanantes, mon Père débutant travaille sérieusement il fait l'école du "mouvement" à Oran pour être à la hauteur: il doit assimiler le télégraphe, Technique de pointe, la comptabilité, la tenue d'un guichet voyageurs, et que ça saute disait le Chef!
Heureusement, il y avait les boules tout près sur l'esplanade; le soir venu, la pêche aux Marbrets ou aux Loups : Raymond et moi participions volontiers aux amuements, Mais aussi à la cueuillette des petites dates : les marmailles lançaient des pierrres sur les régimes de dates, on se précipitait; les mures tombaient ainsi que les cailloux qu'on relançait sans s'inquiéter des ramasseurs. Aussi j'ai réussi à prendre un joli projectil sur la tête qui calma ma gourmandise.
Le quotidien fut subitement terni par un grave accident: un matin le train dérailla sur les aiguillages du dépos du coté de la "bassoura" le mécanicien et son chauffeur furent brûlés au troisième degré par la vapeur de la locomotive. La ville entière enterra les victimes les enfants avaient mon âge

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