jeudi 9 août 2007

MA NAISSANCE 26 SEPTEMBRE 1928

Raisinville
Route de Bel Hacel
Le Four à Chaux



MA NAISSANCE
LE 26 SEPTEMRE 1928


Je suis né ''Balance'' , à Mostaganem, petite ville du département d'Oran, où l'on trouve comme dans toutes les villes D'Algèrie : 300 jours de soleil, des vignobles à perte de vue, une garnison de tirailleurs, une gare, un monument aux morts avec son poilu en bronze le lebel en bandoulière, les cartouchières au ceinturon , les bandes molletières, brandissant le drapeau de la victoire 14-18, le tout sur un socle où sont gravés en lettres d'or les noms de ceux qui ne sont pas revenus, un jardin public pour les amoureux, une mairie et une Eglise pour les mariés et enregistrer les naissances ; une salle des fêtes , pour le bal du samedi soir, un cinéma pour rêver avec Jean Gabin , et Danielle Darrieux, ou pour rigoler avec Charlot ou Fernandel :'' Que du Bonheur''!!!


Mon Père, Camille Martinez était au chemin de fer algérien, Raymond avait 18 mois, le barrage de Perrégaux avait éclaté pendant l'hiver. Après l'inondation de Rivoli, Jeannette Roquefère, ma mère, avait rejoint sa mère à Aboukir pour terminer sa grossesse dans les meilleures conditions . Enfin le 25 au soir les douleurs ayant donné le signal du débarquement : Eugène Blain , Jules le futur grand -père, le cheval Balthazar et la meilleure carriole du village partaient pour Mostaganem à travers les vignes, puis Raisinville, afin d'y déposer Jeannette au Four à Chaux où Josepha sa belle-mère devait finir le travail. Elle qui avait mené à bien 8 grossesses et élevé 8 enfants : du 100% Il n' y avait pas mieux pour Jeanne , la plus jeune de ses belles filles, la Française, la''Roja''.


Je suis venu au monde le lendemain, le26 septembre 1928 à 5 heures, dans la chambre de mes grands parents, comme la plupart des cousins germains de ma génération.



Mon grand-père: Martinez Gaetan Ramon



C'est aussi au four à chaux que nous faisions escale, sur le chemin des vacances entre Arzew et Aboukir. Nous en profitions pour embrasser ''l'Aouello'': le grand père paternel, et, faisions la tournée des tontons. Notre aïeul ne rapetissait plus, il n'était pas plus haut que trois pommes mais il régnait sans partage sur une grande famille de huit enfants que Josepha lui avait donnés: Gaétan dit Tano, était l'aîné, et mon père Camille Dit 'Tartajoso' à cause d'un bégaiement explosif était le dernier .En tout ,6 garçons et deux filles que le vent de l'histoire éparpilla dans l'Hexagone quelques décennies plus tard.
Je dois écrire, pour débuter, que ma naissance ne changea pas grand chose au four à chaux ,où les nouveaux nés voyaient le jour à la cadence de un par mois, parmi les 18 familles qui peuplaient une cour des miracles , mitoyenne à l'usine ; mais ma mémoire reconnaissante a-t-elle gardé de l'usine, de la calèche qui nous y amenait, des petites gens qui y vivaient , un impérissable souvenir, et, lorsque au décès de l'Aouello, il a fallu se séparer de toutes ces choses, je les ai profondément regrettées.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Well written article.